Mardi 1er octobre, pendant que le nouveau 1er ministre faisait son discours de politique générale, 170 000 manifestants défilaient partout en France à l’appel de la CGT, FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse. Que retenir de cette journée d’une grande importance ?
Une des premières leçons à en tirer est que la mobilisation et la pression collective paie et est essentielle.
Ainsi, sur fond de mobilisation, le Premier ministre à reconnu l’échec de la politique économique sociale et environnementale d’Emmanuel Macron et à notamment annoncé :
- l’augmentation du Smic de 2%, au 1er novembre 2024.
- la remise en cause d’une partie des exonérations de cotisations sociales en reconnaissant qu’elles représentent des trappes à bas salaire.
- l’enterrement de la réforme de l’assurance chômage et la relance d’une négociation.
- l’abandon du projet de réforme constitutionnelle de la Nouvelle Calédonie.
- L’ouverture d’un chantier pour « corriger la réforme des retraites ».
- Le Premier ministre a également effectué un recadrage salutaire de son ministre de l’Intérieur en rappelant son attachement à l’État de droit et son intransigeance face au racisme et à l’antisémitisme.
Ces premières avancées montrent l’importance de maintenir et d’amplifier la mobilisation collective.
Nous soulignons que l’enterrement de la violente réforme de l’assurance chômage est une grande victoire intersyndicale qui va éviter à 1 million de privés d’emploi de tomber dans l’extrême précarité.
Si la lutte paie, nous sommes loin du compte sur de très nombreux aspects.
Concernant la revalorisation du SMIC de 2%, il s’agit d’une anticipation de celle qui était prévue en janvier au regard de l’inflation. De plus, cette revalorisation concerne les agents relevant du privé mais ne se répercute pas automatiquement pour les agents publics. Enfin, sans revalorisation globale des grilles de salaires, cela va produire un nouveau tassement des grilles (particulièrement pour les Catégories C) et réduire les possibilité de déroulement de carrière.
➢ La CGT demande qu’une nouvelle augmentation du Smic ait lieu en janvier 2025, qu’elle soit suivie d’une augmentation du point d’indice dans la fonction publique, d’une refonte des grilles pour la fonction publique et de l’augmentation de l’ensemble des salaires dans le privé.
Concernant la réforme des retraites, de simples correctifs à la réforme Macron ne sauraient suffire.
➢ La CGT appelle le Premier ministre à abroger la réforme et à organiser une conférence de financement de nos retraites.
Concernant les exonérations de cotisations sociales, c’est une brèche qui s’ouvre qu’il faut agrandir. Ce qui est en jeu c’est la question d’une redistribution juste des richesses et la capacité de financer le progrès social et la transition écologique.
L’austérité budgétaire des services publics en ligne de mire... Le gouvernement Barnier prévoit 60 milliards d’économies budgétaires en 2025 qui sera réparti entre une baisse des dépenses d’un peu plus de 40 milliards d’euros et une hausse des recettes d’un peu moins de 20 milliards afin de ramener le déficit public de 6,1% à 5% l’an prochain. Ainsi, 2/3 des économies budgétaires porteraient sur les « dépenses« , entendre « les services publics« .
D’autres alternatives existent et sont finançables !
Un exemple significatif : les 500 plus grandes fortunes de France ont augmenté de 1000 milliards d’euros au cours des dix dernières années, elles sont passées de 200 milliards à 1 200 milliards. Une simple taxation de 6 % de cette richesse supplémentaire suffit à trouver les 60 milliards annoncé ! Et cela, sans même aborder la question de la fraude fiscale, patronale, de l’évasion fiscale etc…
➢ La CGT demande que les moyens soient donnés pour renforcer et financer les services publics, notamment les collectivités territoriales.
Ensemble, soyons mobilisés pour gagner l’augmentation des salaires et des pensions, l’abrogation de la réforme des retraites, le financement de nos services publics et la relance de notre industrie en lien avec les enjeux environnementaux.